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Leagues SB League Women 25.04.2024

SB League Women - Playoffs : Game recap final game 4

BCF Elfic Fribourg - Nyon Basket Féminin 2-2

Auteur d’une fin de match exceptionnelle, Nyon Basket Féminin s’offre un ultime duel

Il a fallu du caractère, du talent et un grain de folie aux joueuses de Loan Morand pour renverser une seconde fois Elfic Fribourg, mercredi, au Rocher, lors du 4e acte de la finale de SBLW (66-63). Le titre se jouera dimanche à St-Léonard.

Nyon Basket Féminin doit-il être à deux doigts d’être condamné pour nous émerveiller? La question se pose lorsque l’on connaît les scénarios qui ont permis à la formation vaudoise de battre Elfic Fribourg à deux reprises lors de cette finale de play-off de SBLW. Durant l’acte IV, disputé mercredi soir au Rocher, il a fallu que les Nyonnaises soient dos au mur, avec un retard de 12 points à quatre minutes du terme de la rencontre, pour les voir se muer en une véritable machine de guerre. Conquérantes, elles sont ressorties victorieuses à l’issue de la prolongation de ce duel colossal (66-63). Loan Morand avait prévenu après la victoire de dimanche: en faisant tomber les Elfes pour la première fois depuis deux ans, le club de La Côte a inséré le doute dans l’esprit de son adversaire. Et mercredi, dès les premières minutes de la partie, cela s’est vu. Durant la première mi-temps, Fribourg n’a pas affiché la même fiabilité qu’à l’accoutumée. Le problème, c’est que Nyon, de son côté, s’est sabordé. «Notre début de match était très négatif, on n’a vraiment pas bien joué», a admis Shannon Hatch après la partie. La joueuse lémanique de poursuivre: «On n’a pas été assez agressives et incapables d’obtenir des lancers francs.»

Le joker de luxe frappe encore

Peu inspiré et en panne d’efficacité, l’effectif du NBF aurait complètement pris l’eau sans l’apport de sa bonne étoile Carolina Rodrigues. La Portugaise, signée en urgence suite à la blessure de Marjorie Carpréaux durant l’acte II, a une nouvelle fois brillé. Pourtant esseulée par des Fribourgeoises désormais prévenues de ses qualités, elle a quitté le Rocher avec pas moins de 31 points en poche. «J’ai essayé de jouer le mieux possible, mais je n’aurais rien pu faire sans mes coéquipières, souligne-t-elle. Je les aime beaucoup, même si je viens d’arriver. J’ai été très bien accueillie, alors je me suis donnée à fond.» Un sursaut d’orgueil a permis aux Vaudoises de relever légèrement la tête durant la troisième période et de revenir à un petit point d’écart. Avant de retomber dans leurs travers et de se retrouver menées de 8 points au moment d’entamer le quatrième quart.

Un Rocher chaud bouillant

L’élément clé de la victoire nyonnaise? Le public. Dans la continuité de dimanche, ce dernier s’est fait entendre de la première à la dernière minute, bien aidé par une Marjorie Carpréaux transformée en capo. Même à cinq minutes de la sirène, lorsque plus rien ne semblait pouvoir empêcher un énième titre fribourgeois. «Il ne faut pas se leurrer. Si on réussit ces deux matches, c’est parce qu’il y a derrière nous toutes ces personnes qui nous poussent et qui vivent le moment avec nous», a loué le tacticien Loan Morand. Il n’empêche que l’euphorie n’explique pas tout. Passer de 41-53 à 53-53 au coup de gong relève d’un sacré niveau de jeu et d’un peu de folie. Et chacune des sept joueuses nyonnaises a eu son moment de gloire, à l'image de Shannon Hatch, qui, dans un moment suspendu dans le temps (49-53), a inscrit un panier à trois points ô combien précieux. «Je n’en ai pas mis beaucoup aujourd’hui (ndlr: 5), mais c’est vrai que j’étais contente d’inscrire celui-là, a souri la joueuse, dont la réussite a fait rugir tout le Rocher. Cette ambiance extraordinaire nous apporte énormément.»

Victoire au bout de la prolongation

Et il n’était pas question de décrocher la prolongation pour s’incliner derrière. «Même si on veut tellement gagner, on n’a rien à perdre, a confié le coach. À chaque fois que je croise les regards de mes joueuses, je vois de la confiance. Je sens qu’elles sont sûres d’elles. Qu’elles savent qu’elles vont aller jusqu’au bout.» La vaillante défense locale a alors admirablement contré les innombrables tentatives de la Fribourgeoise Qadashah Hoppie (29 points), et ce sont finalement les lancers francs de Carolina Rodrigues et de Sara Loomis qui ont validé le triomphe vaudois. Dimanche, à Saint-Léonard, Nyon Basket Féminin disputera le cinquième et dernier acte avec un objectif désormais à portée de main: devenir champion suisse.

La Côte - Robin Godinat

Le titre de champion de Suisse se jouera dimanche à Saint-Léonard

Comme trois jours plus tôt, Elfic Fribourg s’incline à Nyon et voit son coriace adversaire revenir à 2-2 dans la série.

A nouveau, Elfic a raté le coche. A nouveau aussi, les Fribourgeoises ont fait la course en tête pour, comme dimanche dernier, à Nyon déjà, tout perdre en fin de rencontre. Mercredi soir, l’acte IV de la finale des play-off de SB League s’est décidé non pas dans le temps réglementaire mais en prolongation (66-63). Il a sanctionné les elfes, favorites à leur propre succession mais coupables d’avoir été submergées par le stress. Aura-t-il disparu dimanche, à Saint-Léonard, lorsqu’elles basculeront en territoire beaucoup moins hostile que la salle du Rocher qui, et ce n’est pas anodin, a joué son rôle de sixième «femme» en plein, clapping que n’aurait pas renié un «footeux» islandais en prime?

Poids de l’événement

Les similitudes sont nombreuses. Pour Romain Gaspoz, le copier-coller avec le match précédent n’est pas valable pour la simple et bonne raison que, «ce soir (mercredi), nous aurions dû gagner», soupire l’entraîneur fribourgeois, dont l’équipe a dribblé la peur au ventre. La nervosité des visiteuses s’est notamment traduite sur la ligne des lancers francs, où elles ont manqué 5 fois (sur 7) l’occasion de se faire justice lors de la seule première mi-temps. Le pourcentage au tir n’est pas fou non plus (38%), c’est le moins que l’on puisse écrire. Mais le constat est valable pour Nyon également (34%), preuve que le poids de l’événement a pesé sur les épaules des unes et des autres.

Tout pour bien faire

Elfic Fribourg avait pourtant tout pour bien faire. Il avait surtout la mission de limiter le rayon d’action d’Ana Rodrigues, femme de plus en plus fatale. Arrivée à la hâte vendredi passé pour pallier l’absence sur blessure de la Belge Marjorie Carpréaux, l’ex-meneuse portugaise de Namur est restée sur des standards élevés, voire himalayens. N’a-t-elle pas inscrit la bagatelle de 31 points sans prendre le temps de souffler, ou un chouia seulement? «C’est elle la créatrice et, d’abord, j’ai trouvé que nous l’avons plutôt bien contrôlée, analyse Viktoria Ranisavljevic, l’arrière tessinoise d’Elfic. Mais par la suite, je ne sais pas ce qui s’est passé ni pourquoi cela s’est passé, mais nous lui avons laissé trop d’espace.» Romain Gaspoz n’en pense pas moins: «Chapeau à elle: c’est une très belle joueuse de basket. Je pense aussi que nous l’avons plutôt bien contenue au début, après quoi nous avons été moins au contact. Nous lui avons surtout donné l’accès au cercle.» Ana Rodrigues d’un côté, Qadashah Hoppie (29 points) de l’autre. Au four et au moulin, l’Américaine a paru avoir les clés de la victoire dans les mains. Avec elle, les quintuples championnes de Suisse ont compté jusqu’à 11 puis 12 longueurs d’avance (35e 41-53). Mais alors que la Coupe leur tendait les bras, elles ont «piqué du nez», pour reprendre les mots de Romain Gaspoz lui-même. Déficit d’expérience, absence de leadership? Dans le creux de l’oreille, un collègue nous murmure qu’une «Marielle Giroud aurait fait du bien…»

Oublier vite, très vite

Impossible de réécrire l’histoire. Mais si Elfic pouvait remonter le temps, nul doute qu’il ne laisserait pas Nyon et Ana Rodrigues combler leur retard et arracher une prolongation grâce à une faute obtenue par Laure Margot. 53-53 à la 40e, balle au centre: tout restait à faire, mais la confiance avait déjà changé de camp. Et si Qadashah Hoppie, encore elle, tentait désespérément de repousser inéluctable (45e 63-63), elle ne pouvait empêcher sa compatriote Destiny Harden de commettre l’irréparable et d’envoyer Ana Rodrigues sur la ligne des lancers francs, là où tout s’est décidé, finalement. Alors, il ne restait que 9 secondes au tableau d’affichage. Un shoot à longue distance raté plus tard, Nyon pouvait rugir de plaisir et flatter son caractère de battant. Elfic? Parce qu’il aura la chance de disputer le dernier acte à la maison, il peut continuer de rêver à un incroyable sextuplé. A condition d’oublier vite, très vite.

La Liberté - Pierre Salinas

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