Le BBC Monthey-Chablais n’a pas trouvé de réponse à la domination physique de Fribourg
Largement dominés au rebond (28 à 48), les Sangliers n’auront jamais pu inquiéter Olympic, qui s’impose 75-96 au Reposieux.
Y avait-il réellement quelque chose à espérer pour le BBC Monthey-Chablais face à Fribourg Olympic? Si cette rencontre avait commencé au troisième quart, peut-être. Mais elle a plutôt commencé par un dunk d’Arnaud Cotture, claqué quatre secondes après l’entre-deux initial. Une action qui pourrait résumer l’emprise physique des visiteurs sur cette partie, qui s’est terminée sur un score de 75 à 96. Même sans démériter dans leur engagement et en montrant quelques bribes d’un basket léché, les Sangliers n’ont jamais pu inquiéter le quintuple champion de Suisse en titre.
Le rebond: Monthey reprend une leçon
Déjà trop largement dominé par Genève le week-end dernier, le BBC Monthey-Chablais n’est pas parvenu à soigner ses carences au rebond. Evidemment, Olympic est globalement mieux armé, en taille – à tous les postes – et profite d’une profondeur d’effectif supérieur, mais les Sangliers ont tout de même évolué un gros cran en dessous de leurs adversaires dans ce domaine. Une statistique illustre à elle seule cette domination fribourgeoise – ou cette contre-performance montheysanne, à choix –: après un quart, les jaune et vert avait capté autant de rebonds (6) que les visiteurs de rebonds offensifs. Et quand on sait qu’Olympic a inscrit douze points sur ses six deuxièmes chances accordées par les locaux, tout est plus ou moins dit.
La promesse: le duo Williams-Kuba a de l’avenir
Même si le score final et la statistique des Bas-Valaisans au rebond (28 à 48 sur l’ensemble du match) ne transpirent pas la positivité, il y a tout de même du bon à retirer de cette rencontre pour les hommes de Chris Chougaz. En commençant le match avec le duo Williams-Kuba à l’intérieur, les jaune et vert ont réellement mis en difficultés la défense fribourgeoise. Après trois minutes de jeu, le Martignerain avait déjà trois points, mais surtout trois fautes obtenues au compteur. Son compère américain a, quant à lui, grandement fait souffrir le pourtant très combatif Arnaud Cotture sous le panier. «C’était la première fois qu’on était aligné les deux d’entrée, je pense que l’on s’est bien débrouillé et j’espère qu’on aura droit à d’autres opportunités», confie Brandon Kuba. Les deux Montheysans ont offert aux shooteurs de leur équipe une respiration bienvenue et de nouveaux horizons – encore à explorer – au jeu collectif des leurs. Au rang des bonnes nouvelles, signalons également le nombre important d’extra-passes que les Sangliers sont allés chercher. Sans toujours parvenir à leur offrir un destin heureux.
Le temps-mort: Fribourg n’a négligé aucun détail
Il restait 2,7 secondes à disputer en première mi-temps, lorsque Thibault Petit a utilisé son temps-mort. Un petit break qui a permis aux visiteurs de préparer leur dernière offensive, depuis le camp montheysan. Ces 2,7 secondes ont finalement été suffisantes pour que Natan Jurkovitz permette à un Ryan Muhr vaillant de mesurer l’écart qui le sépare d’un top joueur helvétique. Olympic avait-il réellement besoin de ses deux points pour s’assurer une seconde période sereine? Non, mais ils ont été célébrés dignement par toute l’équipe, car, plus tard dans la saison, ce genre d’action peut compter.
La (très) grosse frayeur: Robinson contraint de rejoindre les vestiaires
Il restait deux minutes à écouler dans le troisième quart, lorsque, au duel avec Leyrolles pour capter un ballon au sol, Steve Robinson se relevait sans la précieuse sphère, mais avec une épaule endolorie. Sorti sur blessure, le meneur américain – au rendez-vous samedi, malgré le gros défit physique imposé par Fribourg – est revenu au jeu après un détour par le vestiaire.
Le Nouvelliste - Adrien Delèze
A Monthey, Olympic a saisi ses deuxièmes chances
Archidominateur au rebond, le leader invaincu de SB League maîtrise son sujet de bout en bout et revient de la salle du Reposieux avec un 12e succès en autant de matches de championnat.
Au regard de son implication dans le jeu, notre petit doigt nous murmure à l’oreille qu’Olympic n’aurait pas eu besoin de cela. Mais à quoi bon faire la fine bouche? Plutôt que de refuser poliment, le leader invaincu de SB League ne s’est pas fait prier et a saisi les nombreuses deuxièmes chances – 20, pour 23 points marqués au total – que Monthey lui a données. Ou que les Fribourgeois eux-mêmes se sont «fabriquées», selon que l’on soit un fidèle de la salle du Reposieux ou un simple visiteur d’un soir. Trêve de bavardages. La victoire 75-96 de Natan Jurkovitz, Arnaud Cotture et de leurs coéquipiers est trop nette pour s’arrêter à de simples considérations statistiques, même si celles-ci racontent beaucoup de l’histoire d’un match de basketball. «Le pourcentage de réussite au tir de Fribourg est correct, sans plus (46%). Mais en lui permettant de prendre 20 rebonds offensifs, nous lui avons grandement facilité la tâche», résume Christianos Chougaz, l’entraîneur grec de Monthey, qui dit aussi que «Fribourg mérite amplement sa victoire.»
Supériorité physique
Rebond: samedi, au terme d’une rencontre qu’Olympic a maîtrisée de bout en bout, à l’exception peut-être de trois minutes en début de seconde mi-temps, le mot était sur toutes les lèvres. Avec 48 prises contre 28 à son adversaire, celui qui a obtenu sa 12e victoire de la saison en autant de sorties a apporté une nouvelle preuve de sa supériorité physique. La taille est une chose. Mais récupérer un ballon qui rebondit aléatoirement sur un anneau est aussi une question d’envie, et les protégés de Thibaut Petit n’en ont pas manqué. Au contraire. Dès le premier panier – alley oop de Jurkovitz pour Cotture –, ceux-ci ont fait comprendre à des Chablaisiens méritants mais vite dépassés que les débats voleraient haut, très haut, à l’image, encore, du dunk de ce même «Jurko» sur le buzzer du deuxième quart (36-52). Le retour des vestiaires a été un poil plus compliqué? C’est vrai. Revenu à 11 longueurs (27e 55-66), Monthey aurait pu se faire résolument menaçant si Xavier Green puis Ross Williams n’avaient pas éteint, tour à tour et à longue distance, le début d’incendie (29e, 58-72). Et lorsque Cotture, malmené par les fautes, sortait enfin de sa boîte en poussant un cri aussi rageur que libérateur (30e 58-78), l'issue de cette partie intense mais presque à sens unique ne faisait plus aucun doute. Déjà.
Un point faible
«On gagne les quatre quart-temps, ce qui démontre une certaine constance. Mais je n’oublie pas qu’on mène par deux fois de 18 points sans réussir à tuer le match. Il nous manque encore l’instinct du tueur», analyse Thibaut Petit, l’exigeant entraîneur d’Olympic, avant de revenir sur la star de cette 12e journée: «the rebound.» «On savait que le gros point faible de Monthey était le rebond défensif. Les gars étaient prêts et ils sont allés au combat.» Meneur-rebondeur s’il en est, Jonathan Kazadi est particulièrement bien placé pour évoquer le sujet. «Tout part de la défense», insiste-t-il avant d’argumenter: «Bien défendre, c’est obliger l’adversaire à prendre des shoots difficiles. Et si les shoots sont difficiles, il y a plus de chances qu’il les rate et, donc, plus de possibilités de prendre des rebonds.» CQFD.
La Liberté - Pierre Salinas