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Pour Elfic Fribourg, le plus dur reste à faire

Les Fribourgeoises gagnent aussi l’acte II (82-56) et ne sont plus qu’à un succès de leur sixième titre. Elles pourraient s’en réjouir si le match ne s’était pas terminé dans une triste ambiance.

L’enthousiasme nyonnais, sur le banc comme sur le parquet, n’a pas suffi. Il n’a pas duré longtemps non plus. Trois jours après l’acte I, Elfic Fribourg a aussi remporté l’acte II de la finale des play-off de SB League féminine. Victorieuses 82-56, les Fribourgeoises ne sont plus qu’à un succès de leur sixième titre de championnes de Suisse consécutif, titre qu’elles pourraient fêter dimanche déjà. En terre vaudoise. Face à une équipe qui a trop d’ego pour se laisser mourir sans réagir, la tâche des elfes, aussi dominantes soient-elles, ne s’annonce pas aisée. Mais la manière dont Nyon s’est frustré mercredi soir contre les arbitres, aux coups de sifflet il est vrai surprenants, mais des deux côtés, n’est-elle pas un signe que quelque chose ne tourne pas rond? Pire encore: les visiteuses ont vu leur meneuse belge Marjorie Carpréaux quitter le terrain sur blessure (30e), touchée à la cheville après être retombée sur un – ou deux? – pied adverse. Un accident, car c’en était un, qui ne suffit pas à expliquer la suite de la rencontre, laquelle s’est terminée dans un climat si délétère qu’il a tiré des larmes à certaines joueuses d’Elfic. Ambiance. «Il ne faut pas qu’on rentre dans ce jeu-là», exhorte Naomi Takyi en évoquant «tout ce qui s’est passé autour.» Et la jeune meneuse d’ajouter: «Joueuses, spectateurs… Nous ne sommes pas là pour nous insulter. Le basket, ce n’est pas ça. Le basket, c’est le respect. Toujours.»

Douce et forte à la fois

Naomi Takyi a le souci d’apaiser les tensions. Une heure et demie plus tôt, c’est elle qui boutait le feu à la salle Saint-Léonard après avoir ouvert non pas la boîte de Pandore mais l’éventail de ses talents, nombreux. Les cinq premières minutes (14-6), durant lesquelles elle a compilé 6 points, 2 assists, dont un derrière le dos, et un ballon volé, portent sa griffe. Douce et forte à la fois. Mais si Naomi Takyi et ses coéquipières ont pris le meilleur départ, elles ont aussi vu Nyon revenir à leur hauteur puis, sous l’impulsion de son intérieure américaine Sara Loomis, les dépasser d’une courte tête (10e 16-17). Comment l’expliquer? «Difficile à dire, reprend la Française formée en Suisse. Dans tous les matches il y a des momentums et, cette fois, c’était le leur. Nous nous sommes peut-être un peu relâchées en défense aussi…» Sourire. Remettre l’ouvrage sur le métier, encore et toujours. La vraie différence, les quintuples tenantes du titre la faisaient dès le début du deuxième quart, grâce à un partiel de 14-0 réussi entre les 10e et 15e minutes (30-17). Tardif, le temps mort pris par l’entraîneur vaudois Loan Morand n’avait pas l’effet escompté. Sur leur lancée, les elfes enfonçaient le clou grâce à leur défense d’abord, au froid réalisme de leur pivot Abigail Fogg (8 sur 10 au tir) ensuite (20e 42-24). La pause aurait dû permettre aux Nyonnaises de se remettre la tête à l’endroit. Las pour elles, elles voyaient leur hôte accroître leur avantage (25e 55-27) et se ménager une fin de rencontre sans gros souci, sinon extrasportif, on l’a dit. Abigail Fogg, parlons-en encore. Effacée dimanche, la Canadienne a profité de son mètre 96 pour inscrire 24 points et prendre 10 rebonds. «Je ne sais pas si Nyon a changé quelque chose, mais on m’a plus cherchée et j’ai été mieux servie», analyse la capitaine d’Elfic, qui a largement gagné son duel avec la Portugaise Lavinia Da Silva, dépassée.

Faut-il se réjouir?

Peu importe ce qu’indique la météo: dimanche s’annonce chaud. Mais doit-on s’en réjouir? Une chose est sûre: «Il y a pas mal de choses à changer, Fribourg nous a dominés dans beaucoup de secteurs, mais tant qu’il n’aura pas marqué le 3e point, on va se battre», lance Loan Morand, qui n’est pas coach à baisser les bras. Preuve qu’il reste vigilant, Elfic ne les a pas encore levés non plus, conscient que le plus dur reste à faire.

La Liberté - Pierre Salinas

Pas de miracle pour le Nyon Basket Féminin, à nouveau battu par Elfic Fribourg

Mercredi, à Saint-Léonard, le deuxième quart a été fatal aux Nyonnaises. Les ogresses fribourgeoises leur ont infligé un partiel de 14-0 pour classer l’affaire et mener 2-0 dans cette finale de play-off.

La logique a été respectée, mercredi soir, à la salle Saint-Léonard. Invaincues depuis deux ans en Suisse, les joueuses d’Elfic Fribourg ont nettement gagné le deuxième match de la finale des play-off face à Nyon (82-56). Malgré tout, les visiteuses peuvent éprouver des regrets. Alors qu’elles menaient d’un point après dix minutes (16-17), elles ont perdu pied dans le deuxième quart. Bilan: 7 points marqués, 26 encaissés. Pire, l’ogre Fribourg leur a infligé un partiel de 14-0 en l’espace d’à peine quatre minutes. «On était contentes après le premier quart. On avait mal commencé, mais on a su revenir, chose qui n’est pas facile contre Elfic!» a déclaré Laure Margot. Mais les Elfes ont, ensuite, durci le jeu… «C’était compliqué mentalement, elles n’ont eu qu’une faute et on a vraiment pris l’eau. On a eu de la peine à trouver notre jeu en attaque, a décortiqué la capitaine. C’est impossible de se prendre un 14-0 et de revenir, à moins d’être les plus adroites du monde! Contre Fribourg, ça ne pardonne pas.»

Carpréaux sort blessée

Néanmoins, sous l’impulsion de Sara Loomis et Marjorie Carpréaux, les basketteuses de La Côte ont refait surface, sans pour autant battre en brèche la suprématie de leurs adversaires. C’est précisément à ce moment qu’est survenue la blessure de la meneuse belge du Rocher. Cette dernière s’est tordu la cheville en retombant sur une action relativement anodine. Sortie en pleurs, Marjorie Carpréaux n’est plus revenue en jeu et sa participation à la troisième partie paraît compromise. «C’est vraiment désolant d’avoir perdu Marjorie, surtout en sachant que le match était joué», a ajouté la capitaine nyonnaise. «Vu comment on s’était préparées, on aurait pu faire bien mieux. Toute l’équipe, on n’aime pas jouer à Fribourg. Mais dimanche (ndlr: à 16h), on sera à la maison. On se réjouit vraiment d’être avec notre public.» Le rendez-vous est pris! «Au niveau tactique, notre premier quart a été bon. Si on répète cela sur 40 minutes, c’est faisable! Je suis sûre qu’on peut gagner un match. Il y a deux ans, on les a poussées au cinquième match, donc ce n’est pas impossible», a conclu Laure Margot.

La Côte - Blaise Bugyil